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Didier Vinches

Didier Vinches

Directeur Général Association FAIRE ESS

3 questions à Didier Vinches pour comprendre le dispositif OASIS Handicap.

Créé en 2013, OASIS est un dispositif pré-qualifiant destiné à favoriser l’accès des personnes en situation de handicap aux métiers du travail social. Financeur exclusif d’OASIS depuis 2014, OETH a permis son déploiement à l’échelle nationale et a plus de plus de 500 travailleurs de rejoindre les métiers du social. Didier Vinches, directeur général de FAIRE ESS et inventeur d’OASIS, détaille les apports de ce programme.

Qu’est-ce qui vous a poussé à créer OASIS en 2013 ?

OASIS est un dispositif né d’un constat simple : il existait un manque de mixité sociale et de mixité inclusive dans les formations aux métiers du travail social. Les établissements spécialisés avaient l’habitude de s’occuper des personnes handicapées, mais n’envisageaient pas nécessairement la possibilité d’avoir dans les équipes des personnes en situation de handicap. Il existait un réel plafond de verre au moment du concours pour les personnes en situation de handicap. Les personnes passaient le concours, mais on ne les retrouvait pas dans les promotions. J’ai donc souhaité créer un dispositif destiné aux personnes en situation de handicap de tout type (sensoriel, psychique, moteur) afin de leur proposer une pré-qualification de quatre mois permettant d’accéder à nos filières de formation.

Concrètement, comment se déroule le programme OASIS ?

D’abord, nous définissons avec eux le projet professionnel et le métier souhaité. Il peut s’agir des métiers de moniteur éducateur, de conseiller en économie sociale et familiale, d’assistant de service social, d’éducateur de jeunes enfants, d’éducateur spécialisé, de moniteur d’atelier, d’accompagnant éducatif et social. Nous leur proposons également une immersion professionnelle pour vérifier que le métier leur plaît et nous les aidons à comprendre les fonctionnements des institutions dans lesquelles ils vont être amenés à travailler. Nous essayons de privilégier l’apprentissage et les aidons à trouver une alternance. Mais ils peuvent aussi accéder à la formation initiale. Nous avons mis en place un système de discrimination positive. Ils sont positionnés en tête de liste d’attente et sont donc assurés d’entrer dans la formation.

Avec le recul, comment analysez-vous l’impact de votre dispositif ?

Le taux de réussite et d’insertion sont très bons. Le succès d’OASIS est indéniable. Nous avons lancé le premier dispositif OASIS en 2013 et aujourd’hui, grâce au soutien d’OETH, il existe 25 dispositifs OASIS répartis dans 13 régions de France. L’association OETH a constitué un comité de pilotage avec UNAFORIS, élaboré un cahier des charges national pour qu’il soit actionné de la même façon sur le territoire national. Des relais nationaux ont été mis en place auprès des employeurs pour qu’ils accueillent les stagiaires. OETH a également mis en place des primes à l’embauche. Au total, plus de 500 personnes en situation de handicap ont bénéficié du dispositif et ont pu accéder aux métiers du social. Cette année, nous avons 255 candidats inscrits.  Le dispositif est bien connu de Cap emploi, de Pôle emploi et des missions locales. Nous constatons qu’il y a de plus en plus de structures handi-accueillantes, les dynamiques inclusives sont beaucoup plus présentes. Je pense qu’OASIS a beaucoup contribué à ce changement de mentalité.

Infos complémentaires :

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