Comment êtes-vous devenue référente handicap du groupe AHNAC ? Notre groupe est composé d’établissements géographiquement dispersés et très différents : des cliniques, des Ehpad, des établissements de court séjour, de soins de suite, de santé mentale… Nous sommes dans un secteur où certaines professions sont particulièrement exposées au risque de développer un handicap, notamment le métier d’aide-soignant, en raison de la manutention des patients. Les épaules et les bras sont très sollicités, ce qui peut générer du handicap. Il y a beaucoup d’absentéisme et d’arrêts maladie de longue durée dans nos établissements. En 2009, mon DRH m’a proposé une mission de trois mois pour aider les travailleurs handicapés à se déclarer et pour les accompagner. Cela fait maintenant plus de 12 ans ! Vous voyez, il y avait donc des besoins. Qu’avez-vous mis en place pour répondre aux besoins des travailleurs handicapés du groupe ? Lorsque je suis devenue référente handicap, j’ai créé les commissions de poste adapté. Aujourd’hui, on en compte sept dans le groupe, qui correspondent aux différentes zones d’établissement répertoriées. Je me déplace dans ces commissions avec les médecins du travail et la direction, pour repérer les salariés en longue maladie, les rencontrer et leur proposer des solutions. Nous essayons d’agir en amont du handicap. Mais si le handicap est déjà là, mon rôle, en tant que référente, est de les accompagner dans une démarche de reconnaissance de leur statut de travailleur handicapé, d’adaptation de poste, de formation, de bilan dans l’emploi ou de reconversion. Qu’est-ce qui vous plaît dans le rôle de référente ? J’aime aider les agents qui se retrouvent en difficulté. Quand la maladie ou l’accident survient, les gens sont perdus, ils n’ont pas nécessairement conscience que des solutions existent. Ce qui me plaît, c’est justement de les accompagner pour trouver la solution adaptée à leur situation individuelle. De pouvoir leur tendre la main et leur venir en aide. De plus, j’ai un soutien sans faille de ma direction, ce qui facilite les choses. Mon expérience en tant que référente handicap est un plus. Elle me permet d’avoir un regard de terrain, au plus proche des travailleurs handicapés, lorsque j’assure mes autres fonctions et mandats, que ce soit à la Fédération santé sociale CFE CGC, ou quand je prends part aux débats au sein de l’association OETH. Justement, vous avez rejoint l’OETH au début des années 2000 et en avez assuré la présidence en 2018. Quelle est selon vous la spécificité de l’association ? Cela tient d’abord à son fonctionnement paritaire. Contrairement à d’autres instances du secteur, le climat social est très serein et constructif. Autour de la table, tout le monde est là dans l’intérêt des travailleurs handicapés du secteur. Et cela a permis de faire avancer l’association. Depuis 2016, en plus de piloter conjointement l’Accord, les organisations d’employeurs et les syndicats de salariés gèrent ensemble l’association OETH. Plus d’info sur le Groupe AHNAC :
Isabelle Caresmel
Référente handicap du groupe AHNAC
Membre du conseil d’administration de l’association OETHIsabelle Caresmel, référente handicap du groupe AHNAC :
« Mon rôle est de trouver des solutions aux agents en difficulté »Isabelle Caresmel, 56 ans, travaille pour le groupe AHNAC (Association Hospitalière Nord Artois Cliniques) basé dans les Hauts-de-France et composé de 3 200 salariés. Depuis mars 2009, elle est la référente handicap du groupe. Membre de la CFE-CGC depuis 1999 et infirmière au bloc opératoire, Isabelle Carasmel a également été présidente de l’association OETH en 2018.
