30 ans,
30 portraits

Laurent Barban

Délégué territorial OPCO Santé Île-de-France, partenaire d’OETH

3 questions à… Laurent Barban, délégué territorial OPCO Santé Île-de-France, partenaire d’OETH

Opérateur de compétences dédié au secteur de la santé privée, l’OPCO Santé accompagne 10 000 structures et un million de salariés au niveau national. L’association OETH, partenaire historique d’OPCO Santé, apporte une réponse professionnelle et complémentaire aux adhérents du secteur sanitaire et social à but non lucratif dans leurs démarches liées à la prise en compte du handicap au travail.

Comment est né le partenariat entre OPCO Santé et OETH ?

L’OPCO Santé, anciennement UNIFAF, est un opérateur de compétences agréé par le ministère du Travail depuis 2019, dans le prolongement de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Ses missions concernent tout le secteur de la santé privé : non seulement le secteur associatif sanitaire, social et médico-social à but non lucratif, mais aussi l’hospitalisation privée, les services de santé au travail et le secteur du thermalisme. OETH est un partenaire historique d’OPCO Santé. Nous travaillons ensemble pour répondre aux besoins de nos adhérents : comment est-ce que vous, OPCO santé et OETH, pouvez nous accompagner sur l’intégration de travailleurs handicapés ? Comment j’accompagne et je fais évoluer mes travailleurs en situation d’usure professionnelle ? Comment je construis une politique handicap dans ma structure ?

Nous sommes des prestataires de service qui fonctionnons ensemble en bonne intelligence, via un accord de partenariat. Au niveau national, nous avons mis en place un comité de pilotage qui se décline également au niveau territorial, dans les régions. Chacune des délégations régionales a une feuille de route et fait remonter les besoins et réflexions au copil national. Nous assurons avec OETH une mission d’information en matière d’emploi de travailleurs handicapés et nous présentons l’offre de service d’OETH à nos adhérents. Sur le terrain, quand nos conseillers emploi formation détectent qu’il y a un enjeu autour de l’emploi de travailleurs en situation de handicap ou de la prévention de l’usure professionnelle, on ne va pas hésiter à faire appel à nos correspondants OETH.

Quelles actions communes avez-vous mises en place ?

Nous gérons des demandes de prise en charge liées à la formation qui peuvent faire l’objet de cofinancements entre nos deux structures. Nous avons également une offre de service massive autour de webinaires, développée pendant la crise sanitaire, pour sensibiliser nos adhérents à l’obligation d’emploi des personnes handicapées. Nous nous en servons au niveau territorial quand nous rencontrons nos adhérents. Par exemple, dans ma délégation en Île-de-France, nous avons beaucoup d’actions d’information autour de la désignation du référent handicap dans les structures et comment ce référent peut être formé.

Nous agissons aussi pour prévenir les licenciements pour inaptitude, en proposant par exemple à ces salariés usés de bénéficier de dispositifs de reconversion ou d’évolution en interne. Nous sommes dans une configuration où l’on essaye de garder les talents d’un secteur touché par une pénurie de compétences et des départs de nombreux agents. Sur le volet alternance, des actions concrètes ont été menées avec OETH pour recruter des demandeurs d’emploi en situation de handicap. Entre 2019 et 2020, nous avons formé en Île-de-France des chargés d’accueil en situation de handicap pour travailler dans des structures du secteur social et du médico-social. L’accompagnement des tuteurs de ces travailleurs handicapés dans les établissements a été dispensé par OETH.

Quelle est selon vous la spécificité de l’accompagnement d’OETH ?

L’accueil et la gestion des travailleurs handicapés doit se faire dans un cadre très particulier. On n’intègre pas une personne en situation de handicap dans le secteur sanitaire, social et médico-social comme on le ferait dans une entreprise commerciale. Comme ces établissements accueillent des usagers en situation de handicap, on pourrait croire que la démarche est facilitée, mais ce n’est pas toujours le cas. La prise en charge du handicap au travail repose beaucoup aujourd’hui sur le référent handicap, qui va jouer un rôle déterminant en interne. Le fait d’avoir pour partenaire une structure spécifique comme OETH est un gage de professionnalisme, avec une sécurisation du cadre et, quand c’est nécessaire, une aide financière.

L’association OETH a une vraie valeur ajoutée, car elle répond aux besoins en compétences avec une réelle connaissance du secteur. Elle présente l’avantage d’avoir une approche professionnelle et professionnalisante. Et aujourd’hui, même si l’environnement est de plus en plus favorable et que de véritables progrès ont été faits – je pense à la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, aux Duodays, aux partenariats et à l’accompagnement –  il y a encore du chemin à faire. Dans un secteur qui connaît des tensions très fortes, avec 6 à 10 % des postes qui ne sont pas pourvus faute de candidat, l’accueil de travailleurs handicapés serait une superbe opportunité.